8 euros - http://www.cd1d.com/
Label : TSUKU BOSHI (co-production avec MODULO) (association Gummi Gumi)
Pénétrer l'univers de Domo_Kun c'est s'exposer au fracas des machines
incisives ou indolentes, recevoir en pleine face le sacre du non-humain
avec le secret espoir de déceler derrière les aspérités une once de
vie. Ecouter Domo_Kun s'est rêver les yeux ouverts à des lendemains
binaires qui chantent. Ancien danseur chorégraphe, aujourd'hui
plasticien sonore s'exposant au Palais de Tokyo, le Parisien (fortement
inspiré par le Japon et sa culture moderne) concasse, triture, dissèque
à l'envi au cours de ses insomnies créatives, moment privilégié où
l'esprit humain s'octroie une liberté de pensée totale et cathartique.
L'electronica dispute au hip hop un leadership étiolé par
l'incontestable règne des machines livrées à elles-mêmes. Langueur et
apathie s'opposent aux fréquences décharnées pour accoucher d'objets
sonores hybrides (Vert small pieces, Pigeonhed) sur lesquels
s'immiscent Wanker's United, Tellemake ou Poborsk comme pour parfaire
le tableau. Signé sur le label de Laurent Hô (ancien activiste de la
scène hardcore reconverti à l'electronica depuis son projet Carla
Elves), auteur d'un premier maxi en 2003 et d'un remix remarqué de
V.L.A.D. sur D' rmxs, Domo_Kun, en véritable rejeton des scènes
électroniques actuelles, dessine via son laptop les traits d'une
musique exigeante recouverte d'une fine élégance caractéristique.
Abscons mais pas autiste, Small s'offre à l'auditeur attentif comme une
somme de paradoxes maîtrisés (parfois) et volages (souvent), un terrain
d'expérimentations riche et fertile. De Angström Records à Tsuku Boshi,
les acteurs français d'une scène electronica foisonnante démontrent une
nouvelle fois qu'expérimentations et qualité peuvent aussi être réunies
sur un même disque de ce côté du Channel ... (Chroniqué par Oropher -
http://www.dmute.net)
Belle surprise que ce premier album du jeune Français Domo_Kun, qui
exerce ici son talent dans le domaine de l'electronica, dans la droite
ligne des célèbres productions du label Warp (Autechre) et de musiciens
comme Kid 606. Un univers barré et iconoclaste, parfois malicieux, plus
poétique et apaisé que ses confrères, qui fait la part belle aux
jonglages rythmiques et aux tours de passe-passe sonores, sans oublier,
bien sûr, tout un jeu de stridences et de textures, typiques du genre
numérique actuel. (Jean- Yves Leloup Epok)